Lavoir sur le Villegermain
En 1881, suite à un litige entre les propriétaires riverains dont les Hospices du Mans et le cultivateur du Cormier à propos du routoir-lavoir creusé au bord du chemin n° 18, du Carrefour de la commune, où passe le Villegermain, l’agent-voyer est sollicité pour dénouer la situation. Des pétitionnaires réclament le comblement du lavoir car jugé dangereux tandis que d’autres en demandent le maintien et sa gratuité. Selon le rapport du préposé désigné, ce lavoir est bien clos et ne présente aucun danger et la largeur du chemin, 3,30 m à cet endroit, est suffisante. Le préfet approuve le maintien du lavoir d’autant que les administrateurs de l’Hôpital du Mans se désintéressent de ce sujet qui ne leur porte aucun préjudice.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O65/7)
Ce lavoir n’existe plus depuis longtemps.
Lavoir de la Fontaine
En 1902, le Conseil municipal déplore l’absence de lavoir dans le bourg alors qu’il existe une source à La Fontaine. Dix ans plus tard, un devis de 500 F est dressé pour ce projet. Il sera situé sur la parcelle A n° 215. En 1935, la municipalité fixe le tarif de location du lavoir à 3 F par ménage, collectés par le cantonnier.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O65/7)
D’après un couple de témoins, agriculteurs à Saint-Christophe avant 1975, ce lavoir alimenté par la source de ce lieu, était établi perpendiculairement à la route de La Milesse, entre le talus et la route. Entre deux coups de battoirs, les laveuses pouvaient voir ce qui se passait sur la route vers La Milesse ! L’eau de la source traversait deux bassins : le premier pour puiser l’eau et le second pour laver. Si les murs étaient maçonnés en moellons et enduits au ciment, le hangar, au sol cimenté, était entièrement clos par un bardage de tôles ondulées sur ses trois côtés. La toiture à deux pans, en ardoises, soutenue par un poteau fixé au milieu de la planche à laver, abritait quatre à six laveuses agenouillées dans leur case. Elles n’avaient qu’à se retourner pour égoutter leur linge sur une longue perche ou barre fixe, distante d’un bras. L’affiche informant les habitants que le lavoir était payant, était toujours apposée en 1962, mais personne ne payait. Quand le lavoir a laissé sa place, en 1980, à un espace vert dans la cité des Hautes-Fontaines, on a nommé l’Allée de la Fontaine et l’Impasse du Lavoir, en souvenir de la vie du village d’avant l’adduction d’eau.
Lavoir du bourg
Toujours d’après le même témoignage, le trop-plein du lavoir de la Fontaine était canalisé dans une conduite en poterie et alimentait ainsi la mare du bourg, 600 m plus bas et l’atelier de distillerie à l’angle de la rue Sainte-Geneviève et de la rue de l’Europe. Celui du « haut » était nettoyé toutes les semaines. Dans le bourg, il était moins entretenu et c’était moins pratique: les laveuses ne disposaient que de très peu de place, la planche à laver étant fixée au bord de la mare, tout près de la route.
Monument aux morts
Extérieur cimetière
Cette mince pyramide se dresse à l’extérieur du cimetière, près de l’entrée, dans un espace bien délimité, pavé et gravillonné. Le monument est surmonté d’une croix latine. Les noms et prénoms de 22 soldats sont gravés en lettres dorées, par année, sur une plaque apposée sur le fût de la pyramide. Sur le socle, les noms et prénoms de 9 soldats disparus sont gravés sur une plaque qui épouse l’architecture.
Sur la base, deux plaques ont été fixées, en rapport avec la seconde Guerre mondiale.
Le monument a été déplacé de quelques mètres, dans les années 1980, lors de l’agrandissement du cimetière.
À la séance du 23 janvier 1921, le maire informe le conseil qu’une souscription a été faite pour ériger un monument commémoratif et a recueilli 1 149F. Précédemment, la municipalité s’était engagée à verser un crédit de 800F pour cette œuvre. Suite à plusieurs études, le Comité a accepté les plans et devis de M. Robert Lépinay entrepreneur de monuments funéraires, Avenue du Grand-Cimetière au Mans. Dans son devis estimatif du 17 décembre 1920, celui-ci décrit une pyramide carrée sur toutes ses faces, en pierre de Lavoux, plaques ardoise pour inscriptions des noms ; patères en cuivre pour la fixer, gravure des noms sur la plaque en lettres dorées, pris à mon chantier. Il s’engage à exécuter ce monument pour la somme forfaitaire de 1 850F.
La commission préfectorale juge que ce monument n’a aucune valeur artistique. Elle estime que la commune doit s’adresser à un artiste. Quand cette note arrive en avril 1921, l’entreprise est entièrement achevée. Le préfet semble déstabilisé et s’en remet au ministère de l’Intérieur pour donner suite. Finalement, le 3 novembre 1921, le maire signe le traité de gré à gré de M. Robert Lépinay selon les devis et plan approuvés par le préfet le 10 juin 1921, pour que tout soit régularisé.
Le conseil décide de faire la Fête des Poilus le 14 juillet et l’inauguration du moment un peu plus tard car les travaux ne sont pas totalement achevés, même si le maire aurait souhaité réunir les deux évènements.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 65/7)
11 novembre 1918
Il est onze heures. Partout dans le bourg de la Chapelle Saint Aubin, retentissent des cris de joie. On sort des maisons, on s’embrasse, on pleure d’émotion. L’armistice vient d’être signé, ce matin, à cinq heures quinze et les habitants manifestent leur soulagement. « Enfin, le cauchemar est terminé. Les hommes vont rentrer et la situation va revenir comme avant…avant ces sombres années…lorsque le bonheur existait ».
Le bonheur ! Loin de ce concert d’allégresse, une femme songe à sa propre existence qui fut fracassée par le sinistre massacre.
Le bonheur ! Louise Hermange y comptait ferme lorsqu’en 1878, elle épousa Henri Garreau. Elle était de La Chapelle, lui de La Milesse. C’est là qu’ils prirent un petit bordage. L’année suivante, naissait une fille Léontine, suivie de quatre garçons, Henri, Auguste, Constant et Louis, le petit dernier. C’était en 1891. Le temps s’écoulait, paisiblement. Lorsque le vieux siècle passa la main au nouveau, Louise, confiante, crut que le bonheur était définitivement installé dans sa maisonnée. Pour la vie ! Pour plusieurs vies ! En 1903, Léontine, leur fille épousait Pierre Retot, un Breton puis fondait à son tour une petite famille qui s’installait au Petit Fougeray, à La Chapelle Saint Aubin. L’avenir paraissait radieux.
Pourtant…
Henri son époux, mourut bientôt. Puis s’ouvrit la « grande boucherie », cette guerre si propice aux grandes envolées de ceux qui la glorifient en se gargarisant de mots, si dure aux petits qui la subissent. Ses quatre garçons et son gendre, tous « en âge de se battre » reçurent leur ordre de mobilisation le 1er août 1914. Le 22 du mois, Constant mourait en Belgique, suivi, deux mois plus tard, à Arras, par Pierre, le mari de Léontine. Auguste tombait en 1915 et Louis décédait en mars 1918. Quant à Henri, le seul survivant de la famille, il sortait de l’enfer bien mal en point ; blessé au Fort-de-Vaux, il restait frappé de graves problèmes de santé qui lui valurent de passer en commission de réforme en 1920 et 1923.
Louise Garreau, qui, en ce jour de liesse, constate qu’elle a donné à cette gourmande indécente qu’est la guerre, trois de ses garçons, vit désormais avec sa fille, veuve elle-aussi et mère de quatre enfants. Son neveu, Frédéric Hermange, est lui aussi tombé sous les balles allemandes en 1917.
Dans sa maison du Petit Fougeray, à Saint-Aubin, comme en son âme anéantie, le bonheur a définitivement déserté.
(texte extrait du livre « La Chapelle-Saint-Aubin les capellaubinois dans la tourmente en 1914 » p27 ouvrage de l’ARC 14/01/2016)
Monument paroissial
Il n’y a pas de monument paroissial dans cette commune.
Guerre 1939-1945: la Libération
Extérieur de l’église
Cette plaque apposée près de la porte d’entrée de l’église marque le passage du Général Leclerc dans la commune au moment de la Libération.