Lavoir
En 1851, le besoin de lavoir devient urgent. En vingt ans, la population a augmenté, les lavoirs particuliers sont insuffisants et, note M. le maire, « Par la nombreuse quantité d’habitants l’eau se trouve corrompue dans quelques jours ce qui pourrait quelquefois occasionner des maladies ». Le curé donne un terrain et le Conseil municipal vote 50 F pour construire un lavoir. Somme que le préfet juge nettement insuffisante étant donné le devis de 830 F!
L’agent-voyer enquête sur le don ecclésiastique et s’aperçoit que le terrain n’a pas été donné mais vendu 50 F. Ce sont les conseillers municipaux qui ont avancé chacun 4 F, en espérant être remboursés. Mais comment la commune peut-elle rembourser une somme donnée ? Un acte notarié, plus économique pour celle-ci et plus réglementaire, est finalement signé le 6 décembre 1851.
L’emplacement est convenable, près du bourg et de nombreuses sources sont présentes ainsi que le ruisseau des Champotiers. Un bassin de 9 m sur 2,50 m est prévu avec un abri à deux pans sur un côté. Mais l’argent n’est toujours pas là et le Conseil municipal refuse un impôt supplémentaire « dans la crainte de faire une clameur publique contre le gouvernement et l’administration ». En 1870, un nouveau devis, d’une valeur de 270 F, est dressé et approuvé par le préfet. Cette somme a sans doute permis l’aménagement du bassin. En 1916, le lavoir a besoin, à nouveau, de réparations et chaque famille se voit dans l’obligation de payer 1,50 F par an.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 152/7 et délibérations municipales)
Seuls, les noms « la rue du Lavoir » et « la Cour du Lavoir » dans un lotissement, en gardent la mémoire.
Monument aux morts
Angle place de l’église et route de Neuville
En bordure de rue, dans un espace délimité, cette pyramide se dresse sur un double emmarchement. Une croix de guerre sculptée surmonte ce monument. La dédicace est gravée en noir au-dessus de la plaque de marbre blanc où sont inscrits les noms et prénoms de 20 soldats, par ordre alphabétique, en lettres dorées.
La date de la guerre se trouve sur le socle.
Le 7 juillet 1921, le maire soumet le plan et le devis d’un monument commémoratif à élever aux soldats de la commune Morts pour la France. Le conseil approuve le devis de 5 300 F et décide d’ouvrir un crédit de 7 000 F. Le monument sera élevé dans le jardin du presbytère. Le projet est aussitôt accepté par la commission préfectorale.
En novembre, le maire, Pierre Cabaret et Auguste Beury, maçon à La Guierche signent un marché de gré à gré pour les travaux d’aménagement de l’emplacement destiné à recevoir le monument. Le devis s’élève à 1 700 F pour réaliser une clôture, le soubassement et poser une grille en fer en bordure.
D’autre part, en décembre, un autre marché est passé avec Évrard Lacroix, 102 Avenue du Grand Cimetière au Mans, pour un coût de 5300F. L’entrepreneur s’engage à fournir un monument en granit d’Alençon comprenant une marche, une base, une pyramide surmontée d’une croix de guerre avec épées rapportées en bronze, une plaque de marbre blanc avec les noms et prénoms gravés et dorés ; l’inscription de la dédicace gravée et vernie sur le granit. La hauteur totale sera de 3,25 m.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 152/7)
Le journal Ouest-Eclair rapporte l’inauguration du monument aux morts qui s’est déroulée le dimanche 19 mars 1922.
Chaque maison du bourg était soigneusement décorée et les rues plantées de sapins verts, garnies de guirlandes de verdure et de papier, disparaissaient sous les innombrables drapeaux aux couleurs nationales…
A 10heures, le cortège se forma à la mairie pour se diriger vers l’église où M. l’abbé Valentin, curé de La Guierche officiait…
Après quoi,avec les enfants des écoles, les Sociétés de réformés et anciens combattants et les vétérans de 1870-71, toutes bannières déployées, une visite fut faite au cimetière où reposent quelques-uns des héros qui sont particulièrement honorés ce jour…
Le cortège se reforma pour se rendre au monument où les enfants des écoles chantèrent Gloire à nos morts. M le maire rendant aux morts, l’hommage légitimes qui leur est dû, il dit que les soldats de la Grande Guerre n’avaient jamais envisagé de conquêtes nouvelles; ils avaient voulu seulement, parce que l’école leur avait appris à aimer la France et la République, défendre leurs droits et leurs libertés. Et ceux de Joué-l’Abbé voulaient éviter à leurs familles de connaître les peines d’une occupation plus pénible encore que celle de 1870-71. M. Jouanneaux, conseiller général adressa un salut aux nombreux Vétérans de 1870, remercia les cultivatrices de Joué-l’Abbé qui, avec le concours des grands-parents et des tout jeunes gens, fournirent un effort exceptionnel pendant toute la mobilisation…
Un banquet fut servi par la suite.
Guerre 1914-1918
Cimetière
Un ensemble de tombes est entretenu par le Souvenir Français. Sur une autre tombe avec une croix de fonte où repose le corps de Hérissé Ernest décédé le 8-2-1931 dans sa 64e année, un coffret de la Société de Fonderie rappelle le passé de cet homme, soldat lors de la Première Guerre mondiale .
Monument paroissial
Il n’y a pas de monument paroissial dans cette commune.
Une plaque de marbre blanc est fixée sur le mur de la nef. Elle est en hommage à un soldat dont la photographie a disparu, il ne reste que la mention Mort pour la Patrie.