Lavoir
Les cartes postales du début du XXe siècle montrent une première construction en bois avec un muret en pierre à l’arrière, un plancher mobile et une couverture en tuiles de pays.
C’est en 1924 que le maire et son Conseil municipal adoptent le projet de construction d’un lavoir public le long de l’Orne Saosnoise et demandent une adjudication à l’amiable auprès des artisans. La commune achète 140 F, un terrain de 80 m² à La Rue d’Orne, entre la dérivation du ruisseau et la route de Ballon à Marolles-les-Braults, actuelle D6. Le devis de 11 500 F, bien détaillé, nous indique un lavoir clos sur trois faces, en voliges avec recouvrement. La charpente en chêne et en bois blanc supporte un toit en fibrociment. Un plancher mobile est prévu pour parer aux variations du niveau d’eau. Ce lavoir public est entretenu par une garde qui perçoit une allocation annuelle de 120 F. Malgré les protestations d’un habitant, le maire, soutenu par son Conseil municipal, maintient la gratuité de ce lavoir d’utilité publique expliquant que « les eaux des puits de Ballon, d’un degré hydrotimétrique (détermination de la dureté de l’eau) très élevé, ne permettent pas le lavage des linges ».
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 23/9)
En juin 1936, une laveuse perd deux doigts en desserrant le moulinet du lavoir. Son employeur n’étant pas assuré, la responsabilité de la commune est engagée car il manquait des dents à ce moulinet. La victime perçoit 1 000 F d’indemnité qui sera prise sur la vente récente du château et la municipalité prendra un arrêté interdisant à toute personne « d’abaisser ou de lever seule aucun plancher du lavoir communal ».
Le lavoir de Ballon a été détruit en 1983-84.
Monument aux morts
Place des Halles
Cette pyramide en granit, en trois parties, surmontée d’une pièce triangulaire est entourée d’une chaîne retenue par quatre plots en granit. Elle est proche de l’église et de la mairie. Sur le soubassement, une plaque en marbre noir est dédiée aux victimes de la guerre 1939-1945 et d’Algérie. Les noms des 87 soldats victimes de la 1ère Guerre mondiale sont gravés en lettres dorées sur trois faces du socle.
Le projet sera réalisé en six mois ! En juin 1922, la municipalité vote le projet d’un monument ; reste à trouver l’emplacement.
En octobre, le maire conclut un marché de gré à gré de 11 000 F avec Eugène Chubilleau, entrepreneur de la marbrerie générale, 53 rue Saint-Blaise à Alençon ; le transport des matériaux de la gare de Montbizot-Ballon étant à la charge de la commune. Une souscription de 6 500 F et une participation municipale de 5 000 F couvriront la dépense. Peu de temps après, le conseil accepte à l’unanimité la proposition d’un donateur offrant un terrain à la condition d’y élever un monument. S’en suit la nécessité d’agrandir la Place des Halles; cette idée est unanimement admise par la population. L’agent-voyer dresse alors le plan du terrain offert par M. Fouanon, maire et conseiller général d’une superficie de 71 m2 estimé à 50 c le m2
Le projet est accepté par la commission préfectorale.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 23-9)
Cette stèle élégante de granit bleu où brillent en lettres d’or les noms glorieux, est placée au cœur même de la cité, près de l’église et près de la mairie, au centre d’un carrefour et face à la rue principale. Elle est inaugurée le 29 octobre 1922. À l’heure de la messe l’édifice, tout drapé de noir, était littéralement comble ; aux premiers rangs se tenaient les notabilités et les invités. À l’issue de la messe, toutes ces personnalités forment un cortège pour recevoir le préfet. Puis aux accents d’un pas redoublé éclatant, le cortège se rend devant le monument. Un banquet servi sous une chaumière rassemble tout ce monde. M. le préfet fait un lumineux exposé de la situation économique et sociale où selon lui une révolution toute pacifique s’est accomplie. Le paysan, l’ouvrier gagnent largement leur vie […]La classe qui souffre aujourd’hui, c’est la bourgeoisie intellectuelle. Grave danger pour l’avenir. Un pays qui rayonne à travers le monde par sa gloire, par ses lettres, sa science, ses arts, ne peut laisser tarir la source de son prestige et de sa richesse. […] Il nous faut obtenir des réparations de l’Allemagne. (Ouest-Éclair 31/10/1922).
Dans le cimetière, un carré militaire avec trois croix blanches, portant chacune une plaque d’identité en forme de cœur. Une tombe familiale illustre bien le désastre de cette guerre pour des familles particulièrement touchées comme une dizaine d’entre elles à Ballon.
Monument paroissial
Nef de l’église
Entre deux stations du Chemin de Croix, ce monument est constitué de trois plaques en marbre blanc dans un encadrement en bois. Les noms de 52 soldats y sont gravés en lettres d’or ainsi que 13 disparus, par années.