Lavoir des Croiseries
Sortie du village, sur le C7
En 1863, la municipalité investit pour créer le chemin vicinal n° 7 afin de pouvoir établir un lavoir et un abreuvoir près du bourg, avec les eaux qui descendent de la gorge du Pain Perdu. La commune ne possédant aucune source dans le bourg, les habitants doivent se rendre au hameau des Bruyères, à 1500 m, pour trouver l’eau nécessaire à la vie quotidienne. En 1872, au moment de la réalisation de ce projet, les élus se heurtent à un groupe de propriétaires s’estimant lésés par la canalisation de cette eau qui est nécessaire aux personnes et aux bestiaux, au rouissage des chanvres et à l’irrigation des prairies. Le commissaire enquêteur conseille alors de canaliser l’eau provenant de la Pierre du coq pour établir un bassin aux Croiseries. Toutes les sources situées au-dessus l’alimenteraient. Ces recommandations sont adoptées par la municipalité mais il faut attendre le tracé définitif du chemin de fer de Sillé-le-Guillaume-Fresnay-sur-Sarthe. Finalement un des opposants cède gratuitement 150 m² de terrain cadastré A n° 176 et les travaux débutent en 1878, sur un devis estimé 2 908 F.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 324/7)
Ce lavoir a été restauré en 2012/2013.
Lavoir du doué Prieur
En 1818, les habitants jouissent de l’usage du doué, sur le chemin de Crissé, pour abreuver leurs bestiaux et laver leur linge. Un riverain cherche à se l’approprier pour en récupérer les boues du curage. Le préfet le menace de poursuite en justice s’il entrave un usage public de la source qui dure depuis des temps immémoriaux.
En 1881, la municipalité améliore ce doué: elle le cure, construit des murs et une vanne, pose un nouveau madrier de lavage et empierre le chemin d’accès. Le fermier renonce à sa prétention de propriété et aura le droit de curer et prendre les boues deux fois par an et d’y laver.
Monument aux morts
Cimetière
Ce monument est accolé à la croix de cimetière; c’est une stèle surmontée de deux bras de pierre où sont sculptés une croix de guerre et une palme et les dates 1914 et 1918, en relief. Les noms de 28 soldats sont gravés en lettres dorées sur une plaque noire; deux noms ont été ajoutés sur une mince plaque en-dessous. A la base, une plaque en mémoire de 9 victimes de la guerre 1939-1945 et deux victimes en Afrique du Nord.
Le 2 août 1920, suite aux observations de la commission spéciale, le maire envoie au préfet, le dossier concernant l’érection d’un monument dans l’allée du cimetière, à la « Mémoire des soldats morts pour la France ». D’après la commission spéciale, le projet traduit une idée originale d’une façon anti-artistique mais ne donne aucun détail sur les parties qui laissent à désirer. Est-ce que la croix du cimetière et monument forment groupe (disposition demandée par la majorité de la population) ou parce qu’il y a deux colonnes, cela exprès pour ne pas empêcher la vue de la croix (encore une condition réclamée). […] Ladite commission doit se faire un plaisir de fournir des conseils […] de façon à donner satisfaction à tous ; la susceptibilité des souscripteurs étant naturellement à ménager puisque ce sont eux qui fournissent presque la totalité des ressources. Fin août, la commission répond que malgré toute sa bonne volonté, elle ne peut faire le travail de l’artiste….
Le 22 novembre 1920, le maire expose au conseil le refus du projet par la commission et la manifestation de l’impatience des souscripteurs et lui demande un avis sur la marche à suivre. Celui-ci considérant que le projet de la commune n’est pas approuvé, qu’elle ne peut garder en caisse les 3 071,20F qui appartiennent aux souscripteurs, est d’avis pour libérer la commune :
- de rembourser les 3 071,20F au Comité, figurant à l’article « Monument commémoratif ; érection : 3 800F »
- d’employer les 728,80F de différence avec le crédit de 800F pour la fête des Démobilisés.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 324/7)
L’Ouest-Éclair du 25 octobre 1921 commente l’inauguration du monument commémoratif.
Elle a été fort solennelle. Le matin, service funèbre en l’église bien décorée ; le curé officiait, M. l’abbé Fertray, professeur à Saint-Louis prononça une belle allocution, M. le chanoine Julienne doyen de Sillé-le-Guillaume donna l’absoute. On se rendit ensuite au cimetière. Le monument fut béni. Le maire donna lecture de la liste des habitants de Saint-Rémy tombés pour la Patrie pendant la grande guerre. À l’appel de chaque nom un mutilé répondait « Mort pour la France », puis l’instituteur et M. de Dreux-Brézé, conseiller général, prirent la parole. Après un Vin d’honneur, un banquet fut servi et les élus prononcèrent des discours.
Le conseil municipal voyant que le monument projeté à la gloire de nos morts, ne pouvant être fait avant un certain temps, résolut de faire une fête en l’honneur des soldats revenus victorieux de la guerre. Une messe, le village pavoisé, une procession au cimetière où une tombe comme au front avec une croix de bois surmontée d’un casque s’élevait devant la croix boissée, et un banquet ont lieu le 5 décembre 1920.
Le 16 octobre 1921, le monument est béni ainsi que le tableau placé dans l’église. Cette journée commença par une messe où toute la nef était tendue de noir…avec des drapeaux alternant avec nos bannières de deuil, de même dans le chœur.
(Province du Maine 2015 p 303 à 332 relatant les écrits de l’abbé Auguste Maloiseau, curé de la paroisse de 1895 à 1923)
Monument paroissial
Sur un pilier
R I P
Honneur à ceux qui sont morts pour venger le droit sauver nos libertés et défendre la Patrie
Ils sont la gloire de leur Paroisse Vénérons leur souvenir et prions pour leurs âmes
Souvenez-vous dans vos prières des Soldats de cette Paroisse glorieusement tombés au Champ d’Honneur
durant la Guerre Européenne 1914-19
C’est une très longue dédicace qui précède les noms de 22 soldats (noms illisibles); cet hommage manuscrit est présenté dans un tableau.
Ce dernier a été béni, en même temps que le monument aux morts, le 16 octobre 1921 mais il était en place depuis plus d’un an.
(témoignage du curé de la paroisse: voir ci-dessus)
Guerre 1870-1871
Cimetière
Ici reposent
les militaires français morts en cette commune en 1871
Priez pour eux
Cette dédicace est gravée sur la plaque apposée sur la stèle de cette tombe. Les noms et prénoms de 7 soldats et 4 inconnus sont gravés à la suite.
Il est par ailleurs indiqué « tombes militaires loi du 4 avril 1875 »; celle-ci ne ressemble pas à celles qui se retrouvent dans beaucoup de cimetière, avec un entourage où il est indiqué « loi du 4 avril 1873 ».
L’administration a fait ensevelir, dans une concession de 2 mètres, les corps de 11 militaires enterrés dans le cimetière et en dehors; 2 militaires allemands inhumés dans les champs ont eux aussi été transférés au cimetière dans une concession spéciale de même étendue. Clôtures en fer autour de chaque sépulture. Les propriétaires des terrains occupés ont renoncé à toute indemnité.
(Rapport de 1878 de M. de Marcère ministre secrétaire d’État au département de l’Intérieur; exécution de la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant la guerre 1870-1871)
Si les noms des soldats ont été inscrits sur la tombe des militaires français, il ne reste pas de trace de la sépulture allemande.