Lavoir
RN 338, près de l’école.
En 1872, un lavoir existe déjà sur le terrain que la commune convoite pour y construire son école. Les enseignants sont autorisés à l’utiliser et la mairie est prioritaire pour cet achat qui se réalise en 1892, avec une portion de terrain au bord de la Bienne, pour 355F.
(Arch.dép.Sarthe, 2 O 236/7)
Ce lavoir couvert en tôles de fibrociment, garde son système de levage du plancher mobile, qui, lui, a disparu.
Monument aux morts
Devant l’église
Cette pyramide sans aucune sculpture se dresse au bord de la route sur un double emmarchement. Elle vient d’être repeinte en gris. Une croix de guerre ainsi qu’un casque sur deux brins de laurier et chêne ont été apposés sur le fût, au-dessus de la dédicace. Sur le socle, les noms de 27 soldats sont gravés en lettres dorées sur une plaque noire, par année, jusqu’en 1919. Trois autres plaques ont été fixées à l’arrière pour les victimes de la guerre 1939-1945.
Le 7 août 1921, le conseil est informé du projet du monument élevé à la mémoire des soldats morts pour la patrie, dans un terrain communal provenant de l’ancien cimetière désaffecté. Après délibérations, il décide de passer un traité de gré à gré avec M. Zocchetti, entrepreneur à Beaumont-sur-Sarthe. Le monument sera financé par une souscription publique de 3 122 F et un crédit de 4 000 F.
Mais la commission juge que le monument proposé n’est pas composé pour être adossé à l’église. Elle conseille un monument en pierre sans grille composé pour être adossé au mur de l’église. S’adresser à un homme de l’art.
À cette injonction, le maire répond le 16 octobre qu’il a l’honneur d’exposer que le monument aux morts pour la patrie élevé posé dans l’emplacement choisi par le conseil municipal après enquête auprès des familles .[…] Le principal avantage est qu’il coûte 2 000fr de moins que tout autre modèle. Réponse impulsive ? Le 6 novembre 1921, le maire tient compte de l’avis de la commission et propose un nouvel emplacement. La dépense sera nécessairement plus élevée, la grille formant entourage devant avoir un côté de plus, du fait qu’il n’est plus adossé à l’église, tout en restant dans l’ancien cimetière désaffecté ; d’où de nouveaux plans et devis. La dépense sera créditée par le budget prévu pour les réparations à l’église. La commission suggère de ne pas mettre de grille.
Le 12 janvier 1922, M. Zocchetti s’engage à exécuter le monument tel qu’il a été approuvé par la municipalité en septembre 1921. Le devis s’élève à 7 905 F. Il comprend les fouilles et les fondations en moellons, deux plaques de marbre noir avec inscription des noms en lettres gravées or, croix de guerre en bronze massif ciselé et patiné, palme de phénix et le transport. À cela s’ajoute la grille avec une porte ouvrante. La réception définitive a lieu un mois après.
Pourtant, le conseil n’accepte cette cession gratuite que le 11 juin 1922 ! Soit une parcelle de terrain de 50 m2, cadastrée section B n°724 située dans le bourg estimée 100 F. Le donateur se réservant un passage, la commune se chargera de la construction d’un mur de séparation et d’une barrière. L’acte officiel est signé le 8 août 1922.
( Arch. dép Sarthe 2 O 236/7)
La presse locale du 1er mai 1922 détaille tous les moments de l’inauguration du monument aux morts pour la France pendant la Grande guerre de la coquette commune de Piacé. Dès le matin, les habitants ornent avec un goût parfait les rues du bourg avec des feuillages et des drapeaux. Le curé Janvier s’est chargé des décorations de l’église. [..]Elle est tendue de draperies tricolores ornées de faisceaux de drapeaux et de cartouches évoquant les noms des grandes batailles.
Une plaque commémorative, très belle de l’artiste Gaullier, porte les noms des glorieux disparus. Dans le chœur, une tombe, rappelant celles du front, est délicieusement fleurie et enrubannée.
Le monument édifié sur la place de l’Église est l’œuvre de M. Zochetti de Beaumont. C’est une pyramide de style sobre et parfait ornée de la croix de guerre. Sur l’une des faces, on lit : « À la mémoire glorieuse des enfants de Piacé morts pour la France » et les 27 noms de ces héros. Une artistique grille en fer forgé l’entoure. Elle a été faite par M. Proust de Beaumont.
À 10 heures et demie, à la mairie sont réunis la municipalité, le curé Janvier de Piacé, le vicaire de Mamers et autres prêtres du canton, le couple d’instituteurs, les pupilles de la Nation, les familles des héros, les enfants des écoles, les démobilisés, les vétérans, les conscrits de la classe 1922 avec leur drapeau, les musiques de Beaumont et d’Assé-le-Boisne. On remarque l’institutrice entourée d’Alsaciennes et de Lorraines.
Puis arrivent le sous-préfet, les élus et le curé-doyen de Beaumont. Après « La Marseillaise », une gracieuse fillette, Raymonde Chanteloup, offre une gerbe de fleurs et récite un aimable compliment au sous-préfet qui la remercie.
Monument paroissial
Nef de l’église
Sous forme d’un tableau au-dessus d’un autel, une plaque de marbre rose est englobée dans un cadre très sculpté (croix de guerre, drapeau, fourragère, feuillage). Les noms et prénoms de 27 soldats sont gravés en lettres dorées, par année. Une statue de la Vierge à l’enfant est posée sur l’autel, à l’avant du monument; sur le côté, une statue de Jeanne d’Arc. Sur une plaque posée sous l’autel, les noms des victimes de la guerre 1939-1945 sont inscrits (malheureusement peu lisibles).
- 1914 Henri COSME, Albert RIDRAY, Léon LETOURNEAU, Pierre LEBOUC, Armand RIDRAY
- 1915 Marcel LEROY, Jules CLEMENT, Victor PELTIER, François GOUTIERE, Julien BEAUVAIS, Albert ESNAULT
- 1916 Georges COTTERE, Joseph PETITOT, Almire DURAND, Arthur AGUILE, Auguste POTTIER, Louis LETESSIER,
- 1917 Georges MATRAS
- 1918 Henri FRESNAIS, Alphonse GRUDE, Maurice RUEL, Léopold PLUMAS, Alphonse METIVIER, Lucien CHAUSSUMIER, Georges LETOURNEAU
- 1919 Constant CHANTELOUP, Louis COTTEREAU
Une plaque commémorative, très belle de l’artiste Gaullier, porte les noms des glorieux disparus. Dans le chœur, une tombe, rappelant celles du front, est délicieusement fleurie et enrubannée.
élément donné par la presse lors de l’inauguration du monument, en avril 1922.