Lavoir du bourg de Pringé
Rue de l’église
En 1901, suite à une pétition des habitants du bourg de Pringé, le Conseil municipal entreprend la reconstruction du lavoir dans une portion de terrain, donnée par la comtesse de Ruillé, près du bourg.
Une toiture à un pan reposant sur trois murs en moellons avec une porte au milieu du mur arrière et une cheminée (côté rue), tel était ce lavoir, selon le témoignage du couvreur qui a réalisé sa restauration.
Lavoir du bourg de Luché
Lors de la réunion du Conseil municipal du 18 octobre 1891, le maire expose le plan de l’agent-voyer, le procès-verbal de l’enquête et la promesse de vente (600 F) des terrains joignant le Loir aux abords du pont, cadastrés E n° 1489, pour construire un lavoir-abreuvoir. Le devis de 4 000 F est voté mais faute de ressources suffisantes, le projet est ajourné.
En 1897, une pétition d’un grand nombre de villageois du bourg demande la construction de ce lavoir. Le terrain a bien été acquis mais seul le terrassement est fini. Une souscription de 264 F est recueillie pour cette dépense inférieure à 3 000 F. Le conseil opte pour un crédit de 2 000 F et obtient un secours départemental de 300 F.
D’après les mandats de paiement de 1900, c’est un lavoir avec un plancher mobile, couvert en ardoises.
Il ne reste rien de ce lavoir.
Lavoir des Aulnaies
En 1901, les habitants des Levraudières et du Vrau réclament la construction d’un lavoir public couvert. Le Conseil municipal achète 70 m² aux Aulnaies (n°416), sur la rive droite de l’Aulne avec le droit de passage pour rejoindre le chemin n° 2. En 1902, il adopte le devis de 950 F pour un lavoir couvert en ardoises d’Angers, avec un plancher mobile de 7,90 m sur 3 m. La charpente en chêne et peuplier s’appuie sur des murs constitués de pierres dures fournies par la commune et les riverains, et en briques belges cuites dans les fourneaux du pays.
Lavoir du Gué Bourdelais
Un autre lavoir au Gué Bourdelais a dû être construit à la même période puisqu’en 1903, alors qu’il reste 450 F après le paiement de celui des Aulnaies, constatant que « de nombreuses personnes se rendent journellement à ces deux lavoirs», le conseil décide de les améliorer par des pavages et surtout par la fourniture d’une chaudière avec construction d’une cheminée.
Arch.dép.Sarthe 2 O 176/7
Monument aux morts
Place du Monument
Un imposant monument en pierre, surmonté d’un coq victorieux, se dresse à l’angle des routes vers Clermont-Créans et la Base des Loisirs, sur un terre-plein engazonné le séparant de l’aire de stationnement des voitures. Sur la face orientée vers le village du fût de la pyramide, des rameaux de chêne et d’olivier sous la croix de guerre sont sculptés. Sur le socle, la dédicace est gravée en lettres dorées dans un médaillon sculpté. Des plaques en marbre noir sont fixées sur les côtés et portent les noms et prénoms des 79 soldats décédés, par année; ont été ajoutés 6 noms pour 1939-1945 et un nom pour l’Indochine. Sur le dernier côté, les noms de 12 victimes de la guerre 1870-1871. Au pied de la pyramide, une palme avec un casque sculptés en bronze sont fixés sur une plaque en marbre blanc avec cette inscription gravée : « 1914-1918 À ses frères d’Armes ». La signature du sculpteur E. Martineau est gravée en bas de la pyramide.
1914 BEUCHER Auguste, BOUILLOT François, CHOQUE Henri Caporal, COLAS François Caporal, CORVAISIER Armand, COUAILLIER André, COUAILLIER René, CRESPIN Henri, DIARD Albert, FONTENAY Léon, MOLIERE Jean Baptiste, NAVEAU Georges, PERRAULT Henri, PERRICHET Constant, PINEAU Constant Sergent, POISSON Laurent Caporal, PONTONNIER Frédéric, PONTONNIER Henri, SEVRE Ernest, TESSIER Auguste
1915 BEURROIS Henri, BOUCHENOIRE Léon, BOUSSARD Victor, BRIQUET Victor, COCHET Paul, COLAS Raphaël, COQUELIN François, COSNIER Louis, DOLBEAU Charles 1ere Classe, DUPUY Ernest, FOURNIER Albert, GLAIN Henri, HODIAU Georges Sergent, JAUNAY André, LAUMONNIER Hubert, LEROI René, OUVRARD Albert, PASSIN Louis, PITET Alphonse, TERPREAU Pierre, TROUVE Frédéric
1916 BARDET Marcel, BELLENFANT Alexis, BOULIDARD Alexandre, BOULIDARD Marin, BOURGUINOT Alexandre, CAUQUELIN Edmond, DELAHAYE Jean Baptiste, DELAROCHE Henri, FOLLENFANT Auguste, GAUTIER Marcel, JAUNAY Louis, LELARGE Victor, MIGNOT Louis, MORTIER Auguste, SALLÉ Clément, VAIDIE Henri
1917 BERTRAND Maurice, BEULAY Louis, BOULIDARD Louis, BOUQUET Louis, COUBARD Alfred, GOGLET Constant Caporal, LEMAITRE Henri Brigadier, MARTINEAU Henri, TESSIER Jules, UFFRANGE Isidore
1918 BEDARD Pierre, BRIAND Henri, DELAHAYE Ernest, DUPUITS Henri Caporal, GILBERT Jules, PÉPIN Émile, PERRAULT Raymond, PILLET Maurice, RICHET Edmond
1919 PASSIN Maurice
DEZÉCOT Maurice (ajout)
1870 DELAROCHE Constant, LEMONNIER Henri, MILON René, MOREAU Louis, VIRFOLET Auguste
1871 AUTREUX Jean-Baptiste, BELLANGER François, COHUAU Louis, FOURREAU Victor, GAUTHIER Henri, TRUILLARD Louis
1939-1945 BOUQUET Albert, CORMIER Jean Baptiste, JAUNAY Henri, MÉTAYER Raymond, PETIT Marcel, TUVACHE Armand
Indochine LUSSON Roger
Le 24 janvier 1920, le maire demande au conseil de choisir l’emplacement du futur monument. Après délibérations sur divers lieux, le conseil décide, à l’unanimité moins une voix, d’élever le monument sur la Place du Friche et souhaite que le projet soit dressé par l’architecte-voyer cantonal du Lude. Mais, un courrier du 14 mars, du colonel René Gouzil remet totalement en cause cette décision. D’après lui, sur 59 familles de décédés au front, 56 estiment que l’emplacement choisi par la municipalité ne leur fait pas honneur. De plus, un terrain a été offert gracieusement par une personne acquise à l’idée de gloire mais aussi de recueillement, près du cimetière, à l’embranchement de deux routes. Il regrette que la commune de Luché soit la seule de France à marcher à l’encontre des familles des soldats morts pour leur pays.
En décembre, suite à ce courrier, le maire informe le conseil de la donation de ce terrain et demande si le conseil maintient son choix Place du Friche. Un nouveau vote confirme ce choix. De nouveau, en mars 1921, une pétition demande que le monument soit à l’embranchement des deux routes, emplacement désigné en décembre. Si le conseil ne change pas d’avis, il décide de faire voter les familles des soldats morts pendant la guerre et en fixe les modalités.
Le 1er mai, le dépouillement des scrutins donne l’intersection des routes, largement favori. Le conseil vote aussi et maintient la Place du Friche !
Le 22 mai, le maire présente les plans et le devis du monument commémoratif. Le montant de la souscription s’élève à 4 000 F et le conseil vote un crédit de 11 000 F pour parfaire à la somme nécessaire. D’après le cahier des charges, le monument sera placé sur la place du Friche, au bord de la route, côté gauche.
- Le socle sera en pierre de Villebois, roche dure et reposera sur un massif en maçonnerie de pierres dures.
- Le reste du monument sera en pierre de Lavoux. Il aura la forme générale d’une pyramide quadrangulaire tronquée de 1,80 m à la base et réduite à 0,50 m au sommet, surmontée d’une pyramide quadrangulaire de 0,50 m de côté et 0,10 m de haut. En tout, le monument aura une hauteur de 4,85 m.
- Deux plaques de marbre seront apposées sur les faces latérales destinées à recevoir les noms des enfants de Luché Morts pour la Patrie.
- En face principale, une palme sera sculptée, avec l’inscription « Pro Patria » et surmontée d’une croix de guerre.
- Sur la partie inférieure seront gravés « Aux enfants de Luché-Pringé morts pour la France 1914-1918 ». Une bordure en granit entourera le monument.
En juin 1921, la commission spéciale accepte le projet.
Le maire signe alors le traité qui engage M. Ernest Martineau Fils, entrepreneur de travaux publics à exécuter le monument. Sauf imprévus, le prix de 13 486,65 F comprend les terrassements, les fondations, la maçonnerie, la pose sur socle du monument, la pose des plaques en marbre et la gravure, la fourniture et la pose de bahuts en granit. Un premier acompte de 4 070 F sera payé en juillet.
En décembre 1921, le maire présente le devis établi par l’agent-voyer des travaux complémentaires au monument des Morts pour la Patrie; pour la somme de 7 000 F. Suite à l’avis favorable du conseil, un traité est signé avec M. Eugène Marandeau, serrurier-maréchal à Luché-Pringé pour une grille de 0,90 m de haut, à 2 795 F, avec une porte fermant à clef. La grille, peinte sera pesée sur la bascule publique avant la pose.
Les autres travaux concernent la sculpture d’un coq en pierre de Lavoux ou de Chauvigny de 1 m-1,10 m de haut, à 2 500 F, des dallages en béton de ciment, une corbeille en fonte posée sur un socle en ciment, une plaque en marbre noir pour les morts de 1870 avec gravure des noms et prénoms des morts de la Grande guerre et des vétérans de 1870-71.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 176/7)
Au cimetière
Dans le cimetière, sur un espace « militaire » ponctué de quelques obus le long d’une allée, de part et d’autre d’un monument en pierres apparentes grises, s’alignent des tombes de soldats tués pendant les deux guerres, certaines ayant une capote en zinc. Deux obus marquent cet emplacement formé d’un mur droit pas très haut avec deux murets en retour ; en arrière le mât porte-drapeau.
Sur le mur, 4 plaques où sont gravées les dédicaces en hommage aux soldats tués:
- La dédicace encadrée par des ornements sculptés en bronze
- Les anciens combattants à leurs camarades 1914-1918 1939-1945
- Les anciens d’A.F.N. et de S de F Reconnaissants
- Les anciens P-G à leurs camarades 1939-1945 et une palme en bronze sur chaque muret.
Pour le 11 novembre 2020, Thierry Bomben, membre du Souvenir Français, a repéré les 10 tombes des soldats « Morts pour la France ». Une seule était à l’abandon : le caveau de la famille d’Armand Corvaisier. Il s’est alors intéressé à l’histoire de ce soldat, tué en Belgique le 22 août 1914, à 22ans, porté disparu pendant trois mois. On peut découvrir ce qu’il a subi pendant les trois semaines passées au front, grâce au QR code placé près de la tombe.
(Ouest-France du 16/11/ 202o)
Monument paroissial
Transept
Sur les deux plaques en marbre blanc, identiques dans leur présentation, situées au-dessus d’un autel, les noms et prénoms de 78 soldats sont gravés en rouge, par année, encadrés par les deux parties de la dédicace. Une statue de Jeanne d’Arc est fixée au-dessus.
A la mémoire des soldats de Luché-Pringé morts ou disparus pendant la guerre (1914-1918)
Le moment est venu d’honorer chrétiennement ceux de nos enfants qui ont si généreusement donné leur vie pour la France, pour la Patrie. En attendant qu’un monument imposant s’élève en leur honneur au cimetière, deux plaques de marbre blanc, commémoratives de leurs noms aimés, ont été placées à l’église.
Le 6 octobre, à 10h, un Service solennel sera célébré pour eux.
Je vous y convie tous. J’y convie aussi tous nos braves soldats revenus de la Grande Guerre. En les félicitant de leur heureux retour, en les remerciant encore de leur courage et de leurs sacrifices, je leur demande d’apporter à leurs camarades morts un nouveau témoignage d’estime, d’affection et de regret.[..] A. FOUQUET, prêtre
archives diocésaines bulletin paroissial d’octobre 1919
La cérémonie du 6 octobre 1919
[…] Après l’absoute, le doyen du Lude bénit solennellement les deux plaques commémoratives en marbre blanc, puis le magnifique Drapeau du Sacré-Cœur en soie de Lyon. Le gracieux autel venu d’Aulnay tient le milieu, surmonté de la statue de N-D du purgatoire ; plus haut brille le grand vitrail de S.Martin, l’ancien soldat ; à côté se penche, pour la consolation des épouses et des mères, N-D de Pitié. Tout cet ensemble forme une chapelle où l’on aimera venir prier pour les chers absents. […] J. MOLLIÈRE, curé de Pringé
archives diocésaines bulletin paroissial de novembre 1919
Guerre 1939-1945
mairie
Armand Tuvache, ancien combattant de la guerre 1914-1918 s’est engagé dans la Résistance et appartenait au groupe SACRISTAN du réseau Buckmaster (en liaison avec le SOE service de renseignement britannique pour collecter des renseignements, organiser la réception des parachutages et des filières d’évasion).
Il est arrêté, sur dénonciation, dans son moulin le 5 octobre 1943. Il est transféré à la prison d’Angers puis au début de l’année 1944 à Compiègne pour être déporté à Buchenwald puis à Dora le 13 mars 1944. Il meurt à Bergen-Belsen le 16 avril 1944.
Un autre résistant MAURICE Jean, a fait partie du groupe « Jarry », groupe composé de très jeunes hommes. Jean Maurice avait 18 ans en 1942 quand il entre dans ce groupe de résistance organisée, dépendant du groupe Hercule Buckmaster. Le groupe est arrêté le 28 octobre pour une partie puis le 25 novembre 1943 dont Jean Maurice. Il est déporté à Dora; il sera libéré le 19 mai 1945.
Monument aux morts
Sur le monument aux morts, une plaque destinée aux victimes de la guerre 1939-1945 recueille les noms:
- BOUQUET Albert est mort le 25 juillet 1940 à l’hôpital de Sens, à l’âge de 27 ans.
- CORMIER Jean Baptiste
- JAUNAY Henri mort en Allemagne
- MÉTAYER Raymond il est tué le 16 mai 1940 en Belgique à l’âge de 29 ans.
- PETIT Marcel est fusillé le 16 juin 1940 avec 31 camarades, en représailles de la mort d’un officier allemande pendant la retraite des troupes françaises dans l’Aube; fusillés en bordure de route, ils furent ensevelis dans une fosse commune sur place.
- TUVACHE Armand (ci-dessus)
Le nom de Maxime DEZECOT a été ajouté au bas de la liste 1919. Son nom figure aussi sur le monument aux morts du Lude où il résidait au moment de son arrestation, le 6 mars 1943. Il faisait partie du groupe de 13 Ludois arrêtés suite à la manifestation qu’ils avaient organisée en protestation de la convocation de 209 jeunes du canton pour le recensement du STO. Il est mort en déportation.
Deux Luchoises furent des victimes civiles de cette guerre : BLUTEAU Christiane 44 ans à Garennes Colombes et MAUBOUSIN Suzanne 20ans à St Pierre des Corps. Toutes deux furent victimes de bombardements alliés.
recherches menées par le groupe qui a organisé une exposition en mai 2024; voir le site de Thierry Bomben