Lavoir
Hameau des Sources
La municipalité acquiert en 1822 un petit terrain avec source au lieu-dit les Sources ou fontaine du Gouffre pour y établir un lavoir public. Les Domaines notent que cet achat n’intéresse qu’une petite partie des habitants car il est trop éloigné du bourg, environ 1,5 km. Cette promesse de vente est assortie de conditions : entretien de la clôture, récupération des pailles que les laveuses apportent chaque jour pour leur usage et gratuité du droit de lavage pour le vendeur et ses descendants. Toutes ces conditions seront sujettes à contestation après le décès de la vendeuse, de la part des héritiers. En 1853, les élus ayant essayé, sans succès, de faire supporter les frais de réparation par une souscription, ils prélèvent le montant des frais sur la vente de terrains communaux.
C’est en 1889 que la municipalité entreprend d’importants travaux d’amélioration de ce grand lavoir de 22 mètres : maçonnerie, briquetage de la cheminée et des placards, du caniveau d’écoulement, élévation d’une charpente en chêne et peuplier reposant sur des murs et trois piliers en chêne, couverte en tuiles de Domfront, installation de chevalets pour égouttage du linge.
En 1930, une partie du lavoir et le terrain attenant sont loués à la Brûlerie, 100 F par an, pour une durée de 99 ans.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 120/8).
Éloigné du bourg, il est aujourd’hui en souffrance.
Monument aux morts
Au bord de la D 304
Un imposant monument se dresse dans un enclos, au bord de la route départementale Le Mans-Sillé-le-Guillaume et à l’angle de la route de Neuvillalais, sur la place de l’église. Cet espace est séparé du terrain de l’ancien presbytère (actuelle mairie) par un mur à l’arrière et par une grille sur le devant. Trois marches accèdent au portillon. La pyramide sur un double emmarchement est surmontée d’une croix de guerre sculptée sur deux faces. Toutes les inscriptions sont gravées et tous les décors sculptés dans la pierre. Les noms de 42 soldats dont 8 disparus sont inscrits sur une plaque noire fixée sur le socle.
Ceux de 1939-1945 et d’Algérie sont sur une plaque fixée à la base.
Le 29 février 1920, le maire demande au conseil de voter les ressources nécessaires pour un monument commémoratif et d’approuver le plan. La dépense de 7 000F pour le monument et la pose de deux plaques gravées, l’une pour la mairie et l’autre pour l’église, sera prélevée sur un crédit communal et complétée par une souscription. Le monument sera érigé sur la place publique entre l’église et le presbytère en retrait du chemin du Mans à Sillé-le-Guillaume. Le conseil approuve les plans et dessins de M. Baufreton du Mans ainsi que son devis descriptif de 6 000F: deux emmarchements, une base moulurée et une pyramide surmontée d’une croix de guerre à deux faces; sur la face avant de la pyramide, une palme en couronne sera sculptée et la dédicace sera gravée en lettres noires; une plaque de schiste noire apposée sur le socle recevra le nom et la première lettre du prénom des soldats, gravés et dorés. Un béton sera fait pour supporter le monument. Le transport est confié aux bons soins de la commune. Les deux autres plaques en schiste coûteront 1 200F.
À la séance du 22 août 1920, le conseil doit se prononcer sur les modifications à apporter au monument. Un nouveau plan et un nouveau devis sont établis par M. Baufreton. En effet, le commission préfectorale émet des réserves sur le lieu, sur les noms placés trop bas, sur la palme qui ne doit pas être traitée en feuille de bambou, sur la suppression de la petite croix accrochée à la palme qui fait double emploi.
Le 3 février 1921, le projet modifié est accepté. Le 19 mars 1921, le maire signe un traité de 6 000F nets, avec M. Baufreton pour un monument en granilith qui ne semble pas vraiment différent du premier descriptif mais le lieu d’érection a changé. Le 13 avril 1921, le maire reçoit la liste de tous les souscripteurs dont le montant s’élève à 2 050F.
Le journal local du 12 décembre 1921 résume le déroulement de la cérémonie d’inauguration du monument commémoratif en mémoire des 42 habitants tombés pour la France pendant la guerre 1914-1918. Après la réception des notabilités à 10 heures, un service religieux était célébré dans l’église fort bien décorée ; service solennel au cours duquel le vicaire représentant de l’évêque donna l’absoute. Le cortège s’est ensuite rendu au monument où les enfants de l’école chantèrent des chants patriotiques et les autorités administratives prononcèrent des discours. Pendant le banquet réunissant 150 personnes, les députés, sous-préfet, conseiller général, sénateurs, maires s’exprimèrent sur la situation économique et financière du pays… Une quête au profit des Mutilés sarthois termina cette journée.
Le 15 février 1922, le maire propose que les travaux concernant la pose d’une grille autour du monument, l’exécution d’une plate-forme, la démolition d’une partie du mur du presbytère pour placer le monument soient traités de gré à gré avec M. Baufreton, pour la somme de 1750F.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 120/8)
Monument aux morts
Cimetière
Les noms de 41 soldats dont 7 disparus sont gravés sur cette plaque de schiste fixée à la base de la croix du cimetière. Le nom du curé de Domfront Victor Jaslier est inscrit en premier comme sur la plaque de l’église.
En bas de la plaque: offert par la Municipalité de Domfront Mr Auguste EMERY Maire.
Cette plaque a été inaugurée le 16 août 1920 en même temps que celle de l’église (voir ci-dessous)
Monument paroissial
Haut de la nef
Les noms de 41 soldats dont 7 disparus sont gravés en lettres dorées, par année – le curé JASLIER, en tête de la liste – sur cette plaque, au décor ouvrager autour de la croix latine. Elle a été commandée en même temps que le monument aux morts, à M. Beaufreton du Mans. Une seconde plaque a été ajoutée en dessous, en respectant le style, pour les 6 victimes de la guerre 1939-1945 dont 3 disparus.
Fête patriotique
La commune vient de commémorer la mémoire de ses habitants morts pour la Patrie et de fêter le retour de ses démobilisés. Un service solennel a été célébré en l’église fort bien décorée. [cérémonie religieuse] Une plaque commémorative offerte à l’église par la Municipalité a été ensuite bénie.
En quittant l’église, le cortège s’est rendu au cimetière où a eu lieu l’érection d’une seconde plaque commémorative.
Un banquet suivait. Il a été donné par la Municipalité aux mutilés et démobilisés et comprenait près de 300 couverts.[discours]. Le soir, une brillante retraite aux flambeaux a clôturé la journée.
journal Ouest-Eclair du 23 août 1920
Guerre 1939-1945
à l’arrière du monument aux morts
Il faut du temps, de la patience et ne jamais perdre espoir… 71 ans après le crash d’un avion anglais à Domfront-en-Champagne le 29 janvier 1944, Jacky EMERY qui depuis plus de 13 ans fait des recherches sur les avions alliés tombés en Sarthe durant la guerre est un téméraire que rien ne décourage… Même pas le temps qui passe.
Pour preuve la fin d’année 2014 lui a permis enfin de mettre un visage sur l’équipage anglais qui s’est abattu sur la commune, au lieu-dit «Rémigner», dans la soirée du 29 janvier 1944. Cet appareil appartenait au 544th Sqn de la R A F. L’avion était de Havilland Mosquito qui avait la particularité d’être en partie en bois. Basé en Angleterre, à Benson, il avait quitté sa base vers 18h 45 pour une mission de reconnaissance photographique sur la gare de triage du Mans. C’est en s’y rendant que l’appareil tombe en Sarthe.
Les causes de ce crash divergent. Soit l’avion a été touché par un tir de DCA, soit une explosion de son système photographique a causé sa chute. Deux aviateurs britanniques composaient l’équipage de cet appareil. Le Sqn Leader William G. ASTON était le pilote et le Lt Peter S. FIELDING était le navigateur. Le rapport de gendarmerie consignera qu’ASTON descendra en parachute. Blessé, il sera ensuite hospitalisé par l’armée allemande avant d’être transféré dans un camp de prisonniers.
Le corps de FIELDING sera découvert près des débris de l’avion. Il repose toujours au Mans, au Cimetière de l’Ouest. En 2004, à la demande de Jean Bouland et Jacky Emery, une plaque a été apposée près du Monument aux Morts, rappelant le sacrifice suprême du Lt FIELDING.
(site du journal Les Alpes Mancelles janvier 2015)