Lavoir
Passage du Lavoir, dans la rue Principale ou parking face au château
En 1855, la commune vend une cloche provenant de la démolition de la halle aux marchands pour construire un hangar destiné à couvrir le lavoir sur le Tripoulin pour des
« considérations d’humanité qui doivent porter à abriter les malheureuses laveuses aussi bien contre les ardeurs du soleil en été que contre la rigueur du froid en hiver ».
C’est avec la donation d’un terrain par le Duc de la ROCHEFOUCAULD que sera élevé un lavoir près de la rue Nationale, non loin de l’abreuvoir public et face au château. Il sera terminé en 1867. Mais il présente quelques inconvénients pour la salubrité publique du voisinage car trop rapproché du centre de la ville ! De plus, installées « sur un emmarchement très étroit, les laveuses sont obligées de se placer parallèlement au courant et à ne se servir que d’une main seulement ». Il est si peu pratique que de nombreuses laveuses s’installent sur les marches en pierre, près de la chaussée.
Un nouveau projet voit le jour, en 1887, avec le don par le Duc de DOUDEAUVILLE, d’une parcelle, 33 m en amont, avec un droit de passage le long du ruisseau et le financement d’une grande partie de la construction. Ce lavoir est conçu pour une trentaine de laveuses. Ses murs sont en moellons de Saint-Cosme-de-Vair avec du sable de Bonnétable, de la chaux hydraulique de Nuillé-le-Jalais. Le caillou pour l’empierrement vient de Saint-Georges-du-Rosay. Il est couvert en ardoises d’Angers.
En 1901, les habitants réclament un agrandissement, même découvert, en aval de celui-ci. Ils obtiennent, en 1903, une extension, couverte en ardoises d’Angers comme sur la partie existante, pour un coût de 650 F. Les murs sont en moellons de Cherré. Le pavage en briques, usé, est remplacé par une dalle en béton de ciment. La réception définitive a lieu le 16 septembre 1906.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 39/9 ; 4 O 87)
Le lavoir a été restauré lors de l’installation de la passerelle donnant accès au passage vers la rue Principale, à la fin des années 1990. En 2017, de nouveaux travaux de restauration se déroulent: la passerelle est changée pour un ouvrage métallique et la toiture est rénovée ainsi que le bardage d’entrée.
Monument aux morts
Cimetière
Cette pyramide ouvragée est située dans le cimetière, en bordure de la route; la dédicace est gravée dans la pierre, côté cimetière surmontée d’un casque et côté rue surmontée de l’emblème de la ville.
Latéralement, les noms des 122 soldats sont gravés dans la pierre par années de combat.
Sur la photo de droite, vous remarquerez qu’un nom a été ajouté en partie haute sous la date de 1916: J. BRILLANT. Julien Brillant a été « fusillé pour l’exemple » le 26 août 1916. Grâce au travail acharné d’Eric Viot dans son combat pour le reconnaissance et réhabilitation de ces soldats, son nom a rejoint les noms de ses compagnons.
Sur les trois marches du soubassement des plaques sont fixées: 10 victimes militaires et 13 victimes civiles de la guerre 1939-1945, une victime en Indochine et une en Algérie.
Le 4 juin 1919, la municipalité délibère pour financer le monument aux morts et vote 1 500F pour compléter la souscription sans avoir choisi le sculpteur. Il reste à définir l’emplacement : cimetière avec ou sans ossuaire ? Place Publique ? En mars 1920, le maire, Armand De La Roche-Foucault duc de Doudeauville, expose deux devis :
- Gaulier : 10 800F ; transport et pension des ouvriers en plus
- Lefeuvre, sculpteur 125 Quai Ledru-Rollin au Mans: 8 000F, inscriptions des 120 noms et pose comprises sans les fondations.
Ce deuxième devis reçoit l’assentiment des conseillers. C’est un monument exécuté en pierre de Lorraine, d’Euville, avec gravures des 110 noms des soldats de la commune morts aux Armées et sculptures. Les fondations serviraient d’ossuaire, pour recevoir, à la demande des familles, les corps qui pourraient être ramenés de la zone des Armées. Peu après, le maire traite avec le maçon Texier, entrepreneur à Bonnétable, pour les fondations, le terrassement, la démolition d’un pan de mur du cimetière pour un devis étant de 3 650F.
À la séance du 31 mai 1920, la commission des Travaux expose longuement toutes les interrogations sur l’emplacement dans le cimetière : avec ossuaire ou pas, angle du cimetière, près de la chapelle de La Rochefoucault…et sur le monument lui-même : pierre de Lavoux ou de Lorraine ? croix de guerre ou coq gaulois en bronze doré? Ossuaire ou concessions perpétuelles ?
Finalement, la municipalité maintient de placer le monument dans le cimetière, sur un ossuaire et offre gratuitement un terrain de 9m2 . Une dalle en ardoise, prise dans le cimetière, portera les noms des soldats. Le projet est aussitôt approuvé par la préfecture. En juin, la souscription s’élève à 7 961,80F à laquelle la commune ajoute 1500F. En novembre 1920, la préfecture octroie une subvention de 310F pour commémorer le cinquantenaire de la République et l’anniversaire de l’Armistice. Le conseil vote 700F pour compléter la subvention insuffisante !
Le 30 avril 1921, le conseil décide que les obsèques des militaires inhumés dans l’ancienne zone des armées et dont les familles ont demandé leur retour à Bonnétable seront faites aux frais de la commune. Puis la date du 17 juillet est retenue pour l’inauguration du monument vu que l’état des travaux est très avancé.
À la séance du 27 juin , le conseil se réunit pour organiser la cérémonie d’inauguration du 17 juillet 1921:
- 9heures : rassemblement à l’Hôtel de Ville du conseil municipal, des présidents des sociétés locales, des fonctionnaires, des enfants des écoles….
- 9h30 : service religieux à la mémoire des militaires décédés
- 11h : école communale des garçons : réception du préfet
- 11h15 : cimetière : bénédiction et inauguration du monument
- Banquet : offert ? à qui ? Après une longue délibération la gratuité est donnée aux Sapeurs-Pompiers et à la Société musicale ; chaque démobilisé aura sa place mais paiera 5F. Comme la dépense est importante pour la commune, pas de banquet de 14 juillet.
À cette même séance, le maire expose la requête de M. Lefeuvre qui a subi des augmentations importantes dans l’achat des matériaux de 25 à 80%. Il demande un supplément de 2 900F pour terminer. Le conseil accepte.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 39/9; délibérations municipales 1 Mi 1343 R 224)
L’inauguration du monument a eu lieu le 17 juillet 1921. (journal de Mamers)
Un carré militaire regroupe les tombes de 7 soldats morts pendant la guerre 1914-1918.
Sur de nombreuses tombes familiales, croix de guerre, rameaux, palmes, casques, inscriptions rappellent le sacrifice de ces hommes. Une plaque rend un hommage particulier à Sosthènes de la Rochefoucauld- Doudeauville.
Stèle
Place du Souvenir
Cette stèle en marbre gris se trouve Place du Souvenir, à l’arrière de la mairie et rend hommage à tous les soldats tombés au cours des différentes guerres.
Monument paroissial
Entrée avant la nef
De chaque côté de l’entrée de l’église, dans des cadres sculptés avec croix de guerre, casque et drapeaux, surmonté d’une croix latine, un médaillon 1914 d’une part et un médaillon 1919 de l’autre, deux plaques de marbre noir portent les noms gravés des 106 soldats de Bonnétable et 15 soldats de Briosne.
Guerre 1870-1871
Cimetière
Ce monument imposant s’élève en bordure de cimetière dans un espace bien délimité. Les dates sont rappelées latéralement.
Le 8 mai 1891, le président de la séance municipale donne lecture d’une lettre de Raoulx, architecte au Mans, relative à l’érection d’un monument dans le cimetière à la mémoire des soldats français morts pendant la guerre 1870-71. Ce courrier insiste sur le choix d’un terrain plus grand pour mieux mettre en valeur le monument ; soit sur le même alignement que l’ancien mais dans l’axe de l’allée, perpendiculaire au mur du cimetière. La municipalité approuve, demande une souscription publique et vote à l’unanimité la cession gratuite du terrain nécessaire.
Le 26 août 1891, le journal « l’Express du Nord et du Pas-de-Calais » relate l’inauguration du monument élevé en la mémoire des soldats de l’Orne et de la Charente, morts dans cette ville pendant la guerre franco-prussienne. Après l’accueil du préfet à la gare par M.de La Rochefoucauld duc de Doudeauville, maire, le cortège se dirige vers le cimetière au son de la Marseillaise et de l’hymne russe. Petit incident à l’entrée du cimetière: le préfet voyant le clergé au pied du monument, il se retira. Le curé lui dit qu’il avait reçu l’ordre de plusieurs familles de bénir la dépouille de ces morts. Ce qu’il fit et s’en alla. Le préfet revient avec son cortège.
Le maire s’avança et s’écria : Nous voulons la paix mais si la guerre éclatait, tous les enfants de la France se réuniraient sous un même drapeau. Dans la question patriotique, il n’y a pas de partis.
Le préfet poursuivit par un hommage aux glorieux soldats qui dormaient là depuis vingt ans et se sont réveillés aujourd’hui pour voir la France, acclamée aux bords de la Baltique et de la Neva .Le journal « l’Univers »du 25 août 1891 rapport l’inconvenance du préfet de la Sarthe.
(Arch. dép. Sarthe délibérations municipales et Gallica)
Précision par rapport à ce discours: en août 1891, un accord venait d’être signé entre la France et la Russie face à la Triple-Alliance (Allemagne, Autriche-Hongrie, Italie)
Près de ce monument, se trouve une tombe conforme à la loi de 1873, où reposent trois soldats allemands dont une stèle rappelle l’identité de l’un d’eux: Heinrich Waldeck.
15 militaires français, inhumés dans le cimetière, reposent dans une concession de 3 mètres acquise par l’État. Une autre concession de 2 mères a été achetée pour la sépulture de 3 soldats allemands, sur laquelle on a replacé une pierre tombale. Les deux tombes sont entourées de clôtures en fer.
(Rapport de 1878 de M. de Marcère ministre secrétaire d’État au département de l’Intérieur; exécution de la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant la guerre 1870-1871)
Guerre 1939-1945
Mairie et route de Nogent-le-Bernard
A l’avant de la mairie, cette plaque rend hommage à l’armée américaine libératrice de Bonnétable en 1944.
Une plaque, au début de la rue qui se prolonge en D60 conduisant à Nogent-le-Bernard, rappelle le nom de ce lieutenant de l’armée américaine, âgé de 24 ans. Le 10 août 1944, la 5e division blindée qui venait de participer activement à la libération de Ballon se dirigeait vers Nogent, lorsqu’une fusillade de soldats allemands éclata. Arrivé au carrefour, le char de tête effectua un bref arrêt pour permettre au jeune lieutenant Onias Martin de monter sur le véhicule afin de procéder à un réglage radio; c’est à ce moment-là que le char fut la cible d’une pièce antichar allemande. Le lieutenant fut tué. Un homme, à ses côtés au moment de sa mort, a planté 3 glands. Un seul a donné un chêne.
Guerre 1939-1945
Square Albert et Germaine Guilmin
La ferme Guilmin à Peloisières, à environ six kilomètres de Bonnétable dans la Sarthe, a servi de relais et abrité plus d’une centaine de Juifs – adultes et enfants – arrivés de Paris; ils y attendaient leur placement dans des familles d’accueil ou des cachettes. Ces réfugiés étaient convoyés jusqu’à la ferme de Peloisières par des assistantes œuvrant au sein de l’organisation juive de sauvetage des femmes de la WIZO ainsi que du réseau catholique de N.D. de Sion animé par le R.P. Théomir Devaux (q.v.). Malgré les risques énormes qu’ils couraient, les Guilmin ont donné asile à des Juifs fuyant l’arrestation. C’est ainsi que deux fugitifs venant de Paris, Charles Edelman, dix-huit ans, et Sara sa mère, trouvèrent refuge dans la ferme Guilmin. Accueillis avec chaleur et sympathie, ils y vécurent de septembre 1943 à août 1944. Pour remercier leurs sauveurs, Sara faisait des travaux de couture et Charles aidait aux travaux de la ferme. Après la Libération, les fermiers remirent une petite somme d’argent à Charles et à sa mère pour leur permettre de rentrer à Paris et de faire face à leurs premières dépenses de retour à la vie normale.
Le 27 octobre 1985, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à M. et Mme Guilmin le titre de Juste parmi les Nations.
extrait du site d’Yves Moreau sur les déportés de la Sarthe.