Lavoir
À La Basse-Cour, route de Beaumont-sur-Sarthe
Ce lavoir situé sur une fontaine alimentée par des sources souterraines a été curé en 1852 puis réparé en 1886 grâce à une souscription des habitants. D’après le panneau historique, rédigé en français et en anglais, « l’entrepreneur Cosson bâtit en 1924 deux abris formant équerre portés par des poteaux en chêne et une charpente en peuplier initialement couverte de tôles ondulées galvanisées qui descendaient très bas vers l’eau pour protéger les lavandières du bourg… ».
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 12/7)
La partie longue a été restaurée en 2008 et couverte en tuiles anciennes.
Monument aux morts
Place de la mairie
Cette pyramide en pierre posée sur un socle surélevé de deux marches est surmontée de la croix de guerre. Sur les faces latérales, les noms des soldats sont gravés dans la pierre par ordre alphabétique, les 32 de 1914-1918 suivis des 9 de 1939-1945 puis de l’Algérie.
Le 14 novembre 1920, la municipalité vote le devis de 2 800 F pour une plaque commémorative financée par une souscription de 2 200 F et un complément municipal de 600 F. Cette somme provient des produits des ventes d’immeubles et d’une maison avec jardin. Cette dépense est urgente.
Mais le 1er février 1921, la commission préfectorale refuse un tel projet. Elle demande un dessin coté par quelqu’un sachant dessiner et le plan de l’emplacement ainsi que la raison d’une capote de zinc à 900 fr sur une dépense de 2100 fr.
Mécontent, le maire répond que le monument est posé depuis octobre 1920 dans le cimetière […] ; nous ne demandons rien au Gouvernement et nous vous prions d’approuver nos délibérations afin que nous puissions payer 600 fr à l’entrepreneur. Les 900 fr qui représentent la capote, l’entourage en fer forgé et la peinture.
Ainsi, le 26 décembre 1921, le conseil choisit de placer cette plaque sur un terrain concédé à perpétuité aux tombes militaires de 1870.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 12-7)
Dans le cimetière, une plaque avec les noms de soldats des deux guerres, est posée à terre. De la capote et de l’entourage, il ne reste rien; de la tombe de 1870, il reste le médaillon posé sur l’entourage. À quel moment le monument sur la place de la mairie a-t-il été installé?
Monument paroissial
église
Cette plaque en marbre rouge est apposée dans un entourage blanc surmonté de la croix de guerre; Les 28 noms de soldats sont gravés en doré et sont ajoutés quatre disparus.
Deux plaques avec les victimes de la guerre 1939-1945 ont été fixées en dessous.
Guerre 1870-1871
Cimetière
Cette plaque était apposée sur une tombe érigée selon la loi du 4 avril 1873. Elle demeure aujourd’hui plantée devant l’ancienne plaque du monument aux morts de 1914-1918.
Concession de 2 mètres pour la sépulture de 2 militaires français. Entourage en fer de 6 mètres.
(Rapport de 1878 de M. de Marcère ministre secrétaire d’État au département de l’Intérieur; exécution de la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant la guerre 1870-1871)
Guerre 1939-1945
Plaque 1, rue de la Sabotière
Le dimanche 23 mai 2021, une plaque commémorative en l’hommage à Raymond Buon a été inaugurée. Sa famille a mis en lumière la vie de ce cheminot, résistant qui n’accepte pas la défaite et l’occupation en juin 1940. Militant communiste, il s’engage dans la dénonciation des exactions commises par les nazis et participe, avec le groupe des cheminots à de nombreux sabotages contre l’armée allemande. Mais, le 21 octobre 1941, dénoncé, il est arrêté par la police française et emprisonné au Vert Galant au Mans. Il est condamné à 8 ans de travaux forcés et 10ans d’interdiction de séjour. Tour à tour, à Fontevrault, puis Blois puis Compiègne, il restera deux ans et demi à travailler dans les geôles françaises. Le 27 avril 1944, c’est le départ pour Auschwitz par « le convoi des tatoués ». Sauvé in-extrémis de la mort, direction Buchenwald où il est tatoué sous le matricule 185192. Il ressort de cet enfer le 11 avril 1945 et retrouve sa famille au Mans le 30 avril 1945.
Le 26 mai 1976, Raymond Buon témoigna des conditions de vie en camp de concentration auprès des enfants d’Assé-le-Riboul et leur adressa un message d’espoir:
Je souhaite vivement que tous les peuples s’entendent afin que les générations actuelles et futures fassent tout pour éviter la guerre car si malheureusement un conflit éclatait maintenant, ce serait un grand malheur pour tous les peuples où le cataclysme ferait des ravages épouvantables et atroces, surtout si l’arme nucléaire était employée. Donc, mes chers enfants, je vous dis bien haut: Vive la Paix et la Liberté et en terminant, je vous crie: Plus jamais ça!
Maine Libre du 3 juin 2021
Raymond Buon, infatigable défenseur de la paix
témoignage de son fils et de son épouse -article Ouest-France 25 juin 2024
Mon père a adhéré au Front populaire bien avant la guerre et a gardé ses convictions jusqu’à sa mort, en 1982.
Raymond Buon est né en 1908 et a travaillé comme cheminot au Mans. Pendant la seconde guerre mondiale, il rejoint le mouvement de Résistance, devient responsable clandestin du matériel d’imprimerie et participe aux distributions de tracts et aux collages d’affiches. Son épouse y participe aussi; elle promène leur jeune fils de quelques mois dans son landau avec une pile de tracts sous le matelas du landau. Raymond falsifie les documents d’orientation des trains et participe, en août 1941 au sabotage de la plaque tournante numéro 2 de la gare de triage du dépôt ferroviaire du Mans.
Arrêté en 1941, il reviendra de l’enfer en avril 1945 (voir ci-dessus)
A chaque commémoration, c’est lui qui dépose la gerbe au monument aux morts, en revêtant sa tenue de déporté de Büchenwald.
RECHERCHE
Dans les papiers de mon père, j’ai trouvé une lettre. Elle est adressée à Marcelle Planche. Son époux, Pierre, l’a écrite depuis la prison de Fontevrault juste avant d’être fusillé. Il a dû la confier à mon père qui était son ami de combat et codétenu. Je souhaite retrouver les descendants de Pierre Planche pour leur remettre le précieux document.
Pierre Louis Victor Planche est né le 12 mars 1917 à Chateaubriand (Loire-Atlantique). Ouvrier métallurgiste, il siège en 1937 au bureau régional des Jeunes communistes de la Sarthe. Il se marie en 1939 avec Marcelle Bluteau, au Mans. Le couple a une fille, Monique. Militant communiste clandestin, Pierre Planche est arrêté en 1941 et condamné à sept ans de travaux forcés et interdiction de séjour. Incarcéré à Fontevrault, il est fusillé comme otage le 21 février 1942. Il obtient entre autres, à titre posthume, la médaille de la Résistance.
contact: Raymond Buon 02 43 34 05 47